Rendez-vous annuel de fin de vacances.

Admin Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 01/08/2007

Minerva arpentait les couloirs du château à grands pas, sa cape flottant derrière elle, sa robe lui battant les chevilles.
Une seule chose la préoccupait, un souvenir, celui d'une nuit particulière qui avait eu lieu près de dix ans plus tôt.
Elle n'avait pas changé en dix ans, ses lunettes parfaitement carrées étaient toujours perchées sur son nez et ses cheveux toujours relevés en un chignon plus serré que jamais.
Les couloirs étaient calmes, déserts. En dehors des professeurs venus plus tôt que les élèves pour préparer la rentrée, le château était sans vie.
Minerva atteignit le couloir du septième étage. Le bruit de ses pas résonnait et se répercutait en écho tout autour d'elle. Elle arriva enfin devant la gargouille de pierre, postée à l'entrée du bureau du directeur.
Elle avait été informée la veille du nouveau mot de passe et le donna à la statue qui fit un pas de côté, libérant le mur derrière elle qui s'écarta. Le professeur de métamorphose posa un pied sur l'escalier en colimaçon qui se mit à tourner sur lui-même pour l'amener en face de la porte du bureau.
Elle avança la main pour donner deux coups secs à la porte, grâce au heurtoire de cuivre.

Admin Nombre de messages : 76 Date d'inscription : 22/06/2007

Albus était assis derrière son bureau, les doigts joints et croisés. Il réfléchissait. Les rayons de soleil passant par la fenêtre venaient frapper devant lui une pile de pages blanches, ce qui l'éblouissait un peu. Tout était calme dans la pièce, excepté de petits instruments d'argent posés sur une table qui ne cessaient d'émettre des tintements ou de projeter de petites volutes de fumée.
Le bruit du heurtoir en cuivre de la porte du bureau circulaire résonna. Albus savait qui était derrière la porte. Il n'avait convoqué qu'un seul professeur en ce début de matinée, et il était peu probable qu'un autre membre du corps enseignant vienne lui poser des questions ou lui exposer un problème, l'année n'ayant pas encore commencé.

Entrez Minerva !

Il ne bougea pas d'un centimètre et ne détourna pas les yeux de l'endroit où ils étaient fixés depuis bientôt une demi heure : le portrait de Phinéas Nigellus, un ancien directeur de l'école.
La porte s'ouvrit et il montra d'un geste de la main le fauteuil en face de lui, un geste bien inutile car Minerva savait très bien où s'asseoire et pourquoi.

Admin Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 01/08/2007

Minerva entra lorsque Dumbledore le lui permis. Elle le regarda faire le même geste que chaque année, un geste rendu inutile au fil du temps. Elle s'avança et alla s'asseoire dans le fauteuil en face du bureau. Albus ne la regardait pas, et cela l'agaçait. Ce n'était d'ailleurs pas le première fois qu'il se comportait ainsi et, elle le savait, ce ne serait pas la dernière.

Bonjour professeur Dumbledore.

Elle détourna à son tour son regard, regardant tour à tour chaque portrait dont les sujets semblaient dormir. Mais elle savait très bien qu'ils ne faisaient que semblant. Il s'ennuyaient un peu et ne manquaient donc jamais une occasion d'écouter le déroulement des conversations dès que quelqu'un entrait dans le bureau.
Son regard fut attiré par une pile de feuilles blanches éblouissantes à cause du soleil. Elle savait ce que c'était et posa un regarde interrogateur mais poli sur Dumbledore, attendant patiemment qu'il daigne lever les yeux à son tour.

Admin Nombre de messages : 76 Date d'inscription : 22/06/2007

Dumbledore regardait à présent par la fenêtre. Il réfléchissait, perdu dans ses pensées. La lumière reflétée par les feuilles blanches se reflétait dans ses lunettes. Il regarda enfin Minerva d'un regard perçant. Ses yeux bleus posés dans les siens, il ne bougea pas, comme s'il attendait quelque chose puis parla enfin.

Vous savez pourquoi vous êtes là. Cette année, j'ai eu quelques difficultés à les mettre en forme. Les professeurs ont de nouvelles exigences. Ils veulent tous prendre les première année au plus tôt, pour une raison qui ne m'est bien évidemment pas inconnue. Vous n'avez plus qu'à remplir ceux des sixième année. Ceux des cinq premières ne m'ont jamais donné autant de fil à retordre ...

Il se répétait en parlant d'un air absent. Ses yeux parcoururent à nouveau la pièce, le long des portraits accrochés aux murs, puis sur le petit oisillon émergeant des cendres posées sous un perchoir en or, derrière la porte. Le phénix venait de renaître quelques heures auparavant.

Admin Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 01/08/2007

Minerva posa son regard sur la pile de feuilles blanches. Elle leva un sourcil interrogateur et regarda Dumbledore. Comme il ne semblait pas réagir elle lui dit :

Vous y avez travaillé dites vous ... mais ils ne sont pas remplis ... Je ne vois que des feuilles blanches Albus. Et même si ce sont ceux que je dois remplir en accord avec les élèves de cinquième année qui sont au-dessus de la pile ...

Elle avança une main et souleva quelques feuilles pour regarder les dernières.

Cela m'étonnerait, puisque toute la pile est vierge. Vous avez oublié de les ...

Elle s'arrêta, ne voulant pas parler plus avant que Dumbledore ne s'explique, et par peur de lui avoir manqué de respect.

Admin Nombre de messages : 76 Date d'inscription : 22/06/2007

Albus regarda à son tour les feuilles qui reflétaient la lumière du soleil. Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres. Il fouilla dans les poches de sa robe pour y trouver sa baguette tout en répondant à Minerva.

Oui, il m'arrive d'être tête en l'air en effet ... Mais heureusement, j'ai une excellente mémoire, et j'ai encore les emplois du temps bien en mémoire. Ca ne prendra qu'une toute petite seconde.

Il agita négligemment sa baguette en direction de la pile de feuilles. Elle se soulevèrent légèrement, comme agitées par une brise légère, et des lignes d'encre noire se tracèrent d'elles-mêmes.

Voilà qui est fait ...

Il n'ajouta rien, regardant à nouveau vers la fenêtre. Son regard se perdit au loin, au-delà des montagnes qui côtoyaient le château. Quelques mots lui échappèrent. Dans un souffle, il parvint à dire :

Il viendra, cette année ... cela fait tellement longtemps ... et ça y est, c'est sur le point d'arriver ...

Admin Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 01/08/2007

Minerva ne posa aucune question. Elle savait très bien de quoi Albus parlait. Elle s'attendait à ce qu'il aborde le sujet. Il avait plus parlé pour lui-même que pour sa collègue. C'est pourquoi elle se demanda si elle devait répondre ou non. Elle aurait eu envie d'en parler avec lui, mais si lui ne voulait pas ... S'il n'avait fait qu'une rélfexion pour lui-même ... Son désir d'exprimer ses sentiments l'emporta sur son silence.

J'ai hâte de voir ce qu'il va donner. Moi qui connaissais très bien ses parents. Le pauvre a tout de même une renommée sans même se rappeler pourquoi. Les révélations ont du être un choc pour lui, son oncle et sa tante l'ayant gardé dans le secret le plus total si longtemps ... Je savais que ce n'était pas une bonne idée de le leur confier ...

Elle avait rarement contesté les décisions d'Albus mais n'avait pu retenir sa dernière phrase. Ces mots avaient mis dix longues années à sortir et elle en redoutait quelque peu l'effet. Elle savait que Dumbledore ne s'énerverait pas, mais n'avait pas envie de voir cette lueur de déception ou de reproche dans ses yeux.